mercredi 12 mai 2010

Slash : "Slash"




Slash est un héros de ma jeunesse. Aujourd'hui encore, je peine à trouver un guitariste qui me plaise plus que lui. Seul en son genre à être un virtuose sans en avoir l'air, son jeu n'est que feeling, jamais de démonstration, et pourtant, techniquement, il déchire la race à sa maman.

Pourtant, tout au long de sa discographie fournie, difficile de trouver des trucs bien en dehors des Guns. Que ce soit sur les 2 albums du Snakepit, avec Velvet Revolver, ou dans les innombrables apparitions sur les albums d'autres artistes, rien n'arrive à la cheville du truc le plus pourri qu'il ait joué avec le groupe qui l'a fait connaître (OK, sauf My World). Mais qu'en est-il de cet album, véritable premier effort solo ?


Commençons par le pire : la pochette. Elle est juste horrible. C'est quoi ce logo de merde ? C'est quoi cette tête de mort mal faite avec un effet 3D qui date de Photoshop 1.0 ? On est en 1997 ou quoi ? J'ai trouvé une version alternative qui n'a finalement pas été retenue, qui est juste un tout petit mieux, mais pas top non plus. La prochaine fois Slash (oui, oui, il parle très bien français et il nous lit tous les jours, qu'est-ce que vous croyez ?), appelle-moi quand t'as besoin d'une pochette sympa, je connais des gens qui feront très bien ça pour pas cher. Mais bon, ne nous arrêtons pas à ce genre de détails, et concentrons-nous sur la musique.

La première impression, c'est qu'il y a à boire et à manger sur ce disque, et que la qualité des chansons repose plus sur le talent de celui qui la chante que sur le jeu de Slash. Il faut dire que tout au long de l'album, son jeu est irréprochable, en particulier dans les solos, brillantissimes et parfaitement mis en avant, sans jamais virer dans l'album de guitar hero démonstratif casse couilles.

Là où le bât blesse, c'est dans le côté "patchwork" de l'oeuvre. De son propre aveu, Slash a composé la plupart des morceaux de l'album en ayant en tête le frontman qui allait la chanter. Or, si son jeu tient du génie, ses qualités de compositeur laissent parfois un peu à désirer. En outre, il n'a officiellement ni écrit les paroles, ni composé les lignes de chant, laissant carte blanche aux chanteurs. Je dis "officiellement", car on ne me fera pas croire que la ligne d'Ozzy dans Crucify The Dead, qui dit : “A loaded gun jammed by a rose, the thorns are not around your head, your ego cut you til you bled”, n'a pas été écrite par le guitariste.

Enfin, la production des morceaux a tendance à singer les groupes respectifs des chanteurs. C'est flagrant dans Nothing To Say, chanté par M. Shadows, qui sonne exactement comme du Avenged Sevenfold. D'autant que dans les morceaux bonus des différentes versions de l'album, on retrouve le même morceau, sous le titre Chains And Chackles, chanté par Nick Oliveri (ex-bassiste de QOTSA, bande d'inculques), et qui sonne alors limite metalcore.

Et puis, au fur et à mesure des écoutes, on se surprend à fredonner le morceau chanté par la tarlouze de Maroon 5, alors que la première fois on avait vomi. On prend de plus en plus de plaisir à écouter Ian Astbury, Ozzy et Lemmy. On retient les refrains, on en redemande. Bien sûr, certains morceaux sortent indéniablement du lot, à l'instar de Beautiful Dangerous, qui permet à Fergie des Black Eyed Peas de briller dans un style qu'on ne lui connaissait pas. Il paraît qu'elle prépare un album rock. S'il est dans la veine de ce boquet, j'achète tout de suite ! Il y aussi By The Sword, le premier single, chanté par le type de Wolfmother, qui m'a carrément donné envie de redonner une chance à ce groupe. Et aussi Watch This, un instrumental monumental featuring Duff McKagan et Dave Grohl. Notons aussi les deux morceaux chantés par Myles Kennedy, d'Alter Bridge, qui révèlent un talent insoupçonné chez ce type que je cantonnais aux imitateurs post-grunge à la Creed, Staind et consorts. Je me trompais, d'ailleurs Slash l'a choisi pour assurer les concerts de la tournée. La rumeur voudrait même qu'on lui ait offert la place vacante dans Velvet Revolver, mais qu'il aurait décliné.

Au final, même les morceaux les plus faiblards (Promise avec Chris Cornell, Gotten avec le type de Maroon 5) passent plutôt bien. Bref, si l'album de Slash n'est pas un pur chef d'oeuvre, c'est un album facile à écouter, qui ne lasse pas, qui plaît à ma femme et à mon fils, et au final, à moi aussi. Tchu ké tartine !


P.S. Petit jeu : tous les gens qui ont joué dans Guns n'Roses à l'époque où Slash en était apparaissent sur cet album, sauf un. Sauras-tu deviner lequel ?

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