jeudi 31 décembre 2009

TOP 2009 #1 : ERYN NON DAE. - Hydra Lernaia



A quelques heures des douze coups de minuit, place à l'honneur suprême pour l'album de l'année, premier LP des Toulousains de END., l'effrayant Hydre de Lerne à neuf têtes qu'Héraclès s'évertua à terrasser en les lui sectionnant tout en s'apercevant que deux nouvelles céphalées lui repoussaient immanquablement après chacun de ses coups.

Rarement un album aura aussi bien porté son nom. On ne se débarrasse pas de ses neufs morceaux d'un coup de glaive et, si la chance vous aide et que vous parvenez à ne pas être atteint par l'un deux, un autre vient vous serrer dans ses mâchoires et vous emporte dans les tréfonds ténébreux des abysses de l'âme. Il n'y a pas d'échappatoire.

Par où commencer? Par la production d'abord qui fait la part belle à une basse qui enveloppe l'œuvre dans un linceul aussi épais qu'un brouillard en pleine forêt noire. Des structures d'outre-tombe qui évoquent la déconstruction de tous les schèmes établis de la perception sonore pour vous jeter sans ménagement dans un désert glacial et obscur, sans issue et sans espoir, abandonné à votre sort à un point tel qu'il en devient impossible de sonder le talent de ces créatures (créateurs) d'un autre monde. Cela gargouille, pleure, gémit, vomit sa puissance et son désespoir, hurle comme le plus possédé des hommes, incapable ni de vivre ni de mourir, construit l'inconstruisible pour tout démonter à l'instant suivant.

Tel When Time Elapses, premier morceau et démonstration de génie s'ouvrant dans un monde qui s'enferme autour de vous puis vous propulse à 2:46 dans les méandres du délire que le monstre maitrise si bien par le biais des hurlements de désespoir du vocaliste qui se perpétuent en leit-motiv avant de laisser place à la finale somptueuse et son ambiance d'obsidienne.



Ou The Decline And The Fall, autre visage de la bête qui se bâtit lui-même comme ces oeuvres fractales qui partent de quelques données simples pour arriver à ces structures d'une complexité inextricable et qui mène à son apothéose à 4:57 dans un effondrement d'émotions opposées qu'il devient impossible d'embrasser pleinement.



Tant de terres brûlées, de paysages dévastés et de vie meurtrie traversés et tout le malheur d'être toujours en vie vous offrent finalement Pure, dernier morceau et certainement l'un des plus fabuleux qu'il m'ait été donné d'entendre. 11 minutes à écouter absolument dans le calme et le noir, et jusqu'au bout, et se retrouver plongé dans un état second sans s'en apercevoir.




Le réveil dans le monde réel n'en est alors que plus délicieux, à l'idée que le monde vrai, lui, est ailleurs...

1 commentaire:

  1. Tchu, quand t'aimes bien, c'est pas pour rire hein !! Je ne partage certes pas ton enthousiasme, mais ta chronique est terrible...

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