vendredi 16 juillet 2010

Ozzy Osbourne : "Scream"

Il aura fallu qu'Ozzy vire Zakk Wylde de manière on ne peut plus cavalière pour que je me rende compte que le crédit que je lui accordais tenait à 50 % dans le culte que je voue à son ancien guitariste, à 45 % dans la légende qu'Ozzy représente, ne laissant qu'un vague 5% d'appréciation véritable de sa musique. Du coup, il était intouchable, et je n'aurais jamais pu dire de mal d'un de ses albums. Maintenant, la donne a changé. ça a commencé avec le licenciement de Zakk, mais le reste s'est effondré comme un château de cartes à vitesse grand V. J'ai enfin l'impression de voir Ozzy pour ce qu'il était, à savoir un mélange improbable de la bonhomie stupide d'Otto et du manque total d'humanité à la faveur du profit de Monsieur Burns. Prendre sa défense en disant que tout ça c'est la faute à Sharon tout ça, ça ne prend plus. 
Ozzy avait vachement intérêt à nous servir le meilleur album de toute sa putain de carrière s'il voulait vraiment regagner des miettes de crédibilité à mes yeux. Est-ce que le pari est gagné ? Difficile à dire. Ce qui est sûr, c'est que Scream est un bon album. Certainement le meilleur qu'Ozzy ait sorti depuis bien longtemps, peut être depuis No More Tears. Le single, Let Me Hear You Scream, est un exemple parfait de l'efficacité des chansons. A la fois commerciale et catchy tout en restant heavy à souhait et virtuose dans ses arrangements. Le reste est à l'avenant, et c'est bien là le problème. Si les compos sont pour la plupart impressionnantes dans leur diversité et leurs qualités intrinsèques, l'ensemble est souvent noyé dans une production grandiloquente, pleine d'effets superflus qui empêchent de véritablement profiter des chansons. Pourtant, je n'ai rien contre le principe hein, regardez Chinese Democracy et sa production à 18425121 couches... Sauf que là où Axl Rose utilise à merveille une surenchère d'effets pour appuyer le côté ultra épique de compos souvent longues, ici, ces effets sont souvent artificiels et vains, gréffés de manière artificielle sur des morceaux on ne peut plus carrés. Je pense que dans le jargon, on appelle ça un album de producteur, et c'est vraiment l'impression que ça donne. C'est dommage, parce que s'il avait été un peu plus "brut de décoffrage", c'est un album que j'aurais sans douté adoré d'entrée de jeu. Là, j'ai du mal à entrer dedans, même si je dois bien reconnaître malgré tout que plus je l'écoute, mieux il passe... 

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