mercredi 14 juillet 2010

Danzig : "Deth Red Sabaoth"

Danzig doit plus à son statut d'icône de la scène métal qu'à sa discographie solo. Sa voix chaude et unique en son genre a inspiré une armée d'aspirants chanteurs gothiques, mais sa boucle de ceinture est plus populaire que ses chansons. Parce que certes, si les albums qu'il a sortis avec les Misfits comportent leur lot de classiques (merci Metallica), qui d'entre vous pourrait me citer deux titres de ses chansons en solo sans citer Mother ? Ben moi, je pourrais en fait. Je connais assez bien la discographie du bonhomme, et le moins qu'on puisse dire, c'est que c'est assez inégal, et que ça oscille en permanence entre le plus pur génie (Godless, Twist Of Cain, Am I Demon, la reprise du Trouble d'Elvis et oui, bien sûr, Mother, pour ne citer que mes préférés) et médiocrité flirtant parfois avec le ridicule le plus abouti (l'album Blackacidevil est une bouse). C'est qu'on se demande souvent s'il a de la lumière à tous les étages, le Glenn. Autant il peut écrire des morceaux époustouflants pour des légendes comme Johnny Cash (13), autant il peut se ridiculiser en se faisant casser la gueule backstage par un type qu'il avait provoqué de manière on ne peut plus gratuite.
L'album est un peu à cette image. On ne peut nier qu'il a une voix exceptionnelle doublée d'un talent certain pour l'écriture, mais les compos, et surtout la qualité de la production, sont souvent dignes d'un groupe d'amateurs qui enregistrent dans leur cave avant d'avoir terminé les morceaux. ça se veut un retour aux sources bluesy doomesques des débuts, et il y a plein de bonnes idées, mais ça manque de cohérence, ça sent l'inachevé, et ça tourne trop souvent en rond.  Et puis, il y a des chansons comme On A Wicked Night, ballade bluesy poisseuse et ultra sombre, qu'on jurerait sortie des pires cauchemars de Nick Cave, et qui frise carrément le génie. 
Un album à l'image de son créateur donc, instable, plein de potentiel, mais mal exploité et pas canalisé. Il aurait fallu un vrai producteur à cet album, un type de la trempe de Rick Rubin, et on aurait eu un chef d'oeuvre. Là, on a un album pas déplaisant, mais trop maladroit pour sortir du lot.

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