Je viens de relire tous les posts que j'ai consacré à Korn depuis la création de ce blog, et le moins qu'on puisse dire, c'est que je ne suis pas tendre avec eux. Il faut dire que de 1994 à 1998, Korn était un groupe vraiment très important dans mon univers musical, dont les trois premiers albums ont apporté une quantité impressionnante d'innovations en tout genre dans un style qui commençait un peu à se mordre la queue. En un mot comme en cent, Korn a tout simplement changé la face du métal, c'est impossible de le nier, qu'on soit fan ou pas. Et puis, il y a eu un Issues fort décevant, et des concerts plus que moyens, et une qualité qui suivait une courbe inversément proportionnelle à la notoriété du groupe, jusqu'à devenir une parodie pitoyable d'eux mêmes, tout juste bonne à alimenter les pages people des magazines pour gonzesses, mais certainement plus apte à honorer mes royales esgourdes.
L'annonce d'un retour aux sources avec un album produit par Ross Robinson (comme les deux premiers), qui renie ouvertement TOUT ce que le groupe a fait depuis Life Is Peachy était tellement énorme qu'il était difficile d'y voir autre chose qu'une tentative pathétique du groupe de se refaire une cure de jeunesse et de regagner une certaine crédibilité, crise de la quarantaine oblige.
Et puis, entre des prestations live qui tiennent enfin la route (voir la prestation impressionnante du groupe chez Jimmy Kimmel), un évènement original et réussi avec le concert dans le crop circle, ma curiosité a été suffisamment piquée pour que je donne une honnête chance à l'album. Le verdict ? Je ne pensais vraiment pas que j'allais écrire ça un jour, mais c'est une tuerie !!
Pour la première fois depuis 1998, Korn est parvenu à livrer un album solide, créatif, intelligent, puissant et carré. Alors certes, il n'y a pas de révolution sonore ou de réinvention du métal comme ont pu l'être les deux premiers albums du groupe, on est loin du génie absolu de morceaux comme Ball Tongue ou Twist, mais l'album vaut largement le détour malgré tout, par le biais de compos qui vont droit à l'essentiel, sans se tracasser de fioritures destinées à plaire aux jeunes. La seule (grosse) ombre au tableau reste le côté geignard de Jonathan Davis qui ne rate pas une occasion de se plaindre, que ce soit par le biais de paroles d'ado attardé (Leave Me Alone) ou de pleurnicheries diverses (il nous refait le coup de la crise de nerfs en fin d'album). Mais dans l'ensemble, il retrouve une hargne et une créativité qu'il avait laissé tomber depuis 12 ans au profit d'une auto parodie qui ne faisait rire que lui (et son banquier).
Qu'on ne se méprenne pas, Korn III est plus que probablement un album réalisé par des quadras en pleine midlife crisis qui ont voulu se prouver qu'ils étaient toujours capables de tout donner sur un album, mais il se fait que le défi est relevé haut la main, et que cet album enterre sans peine aucune tout ce que le groupe a fait depuis la sortie de Follow The Leader. Une excellente surprise donc, surtout pour moi qui m'attendais très franchement à me payer une bonne tranche de rigolade en démolissant sans aucune gêne ce que j'avais -trop vite- considéré comme le pire album de l'année 2010.
Avec tout ça, je parie que Gold Cobra va aussi trouver acquéreur... qui sait ?
RépondreSupprimerBen en tout cas je l'écouterai c'est sûr ;-)
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