Les sorties de la semaine

• Juliette Lewis : "Terra Incognita" (2009)
  En général, quand une actrice sort un disque, je pars en courant. Sauf que là, Juliette Lewis sort son album chez Roadrunner, et qu'elle a déjà prouvé par le passé qu'elle pouvait jouer les rockeuses crédibles. Dans le film Strange Days, elle joue le rôle d'une chanteuse, et c'est vraiment elle qui chante, et ça roxx. Et de fait, son album est plus que solide. Les influences sont nombreuses, allant d'un rock alternatif couillu à une folk éthérée qui rappelle les débuts de Catpower. C'est bien plus intéressant que ses modèles, genre PJ Harvey, Alanis Morrissette et consorts, et on sent bien qu'elle a fait l'album par amour du rock'n'roll (et du blues, et de Janis Joplin), et pas juste pour assouvir un caprice de star (ouais, c'est à toi que je parle, Jada Pinkett-Smith).
• Lower Hell : "Hellevator"
  La pochette déchire. C'est déjà ça. Après, c'est du deathcore. Avec tous les ingrédients nécessaires, références appuyées au heavy metal comprises. C'est pas trop mal fait, mais y en a un peu plein le cul du deathcore. Je peux encore éventuellement accepter que des groupes qui ont commencé à en faire y a longtemps continuent, mais que des nouveaux s'y mettent maintenant, en 2010, laisse tomber.
• Motorpsycho : "Heavy Metal Fruit"
  En 1998, ils ont sorti un album sur lequel figurait un morceau intitulé Vortex Surfer que j'adore. C'est le seul morceau de leur énorme discographie (20 albums en 20 ans, plus une chiée d'EP's) qui me plaise, mais j'ai toujours cherché un équivalent. Alors quand ils sortent un album avec Heavy Metal dans le titre, j'ai les yeux qui brillent moi ! Sauf que c'est bien évidemment un leurre, et que c'est juste du rock alternatif pas amusant pour un sou. pffffft....
• Annotations Of An Autopsy : "The Reign Of Darkness"
  Même si on pourrait vite croire qu'on a de nouveau affaire à un énième groupe de deathcore à mèche qui joue la carte du gore façon Waking The Cadaver, quelques notes de In Snakes I Bite suffisent pour se rendre compte qu'on est clairement dans la catégorie au dessus. Pratiquant un death old school ultra brutal et technique, le groupe impressionne par sa maîtrise, même si on peut regretter une production qui laisse à désirer, la voix, par exemple, étant clairement sous-mixée. Reste que les compos sont ultra solides, qu'on ne voit pas l'ombre du moindre breakdown, les ralentissements de tempo étant intégrés aux morceaux, à l'instar de Bone Crown, featuring Erik Rutan, LA référence en termes de death metal moderne, aussi bien en tant que guitariste ((Morbid Angel, Hate Eternal) que producteur (Goatwhore, Cannibal Corpse, Six Feet Under). Enfin, la pochette est magnifique, dans le plus pur esprit du death des années 90. Belle réussite.
• Green Jellÿ : "Musick To Insult Your Intelligence By" (2009)
  Vous vous souvenez de Green Jellÿ ? Dans les années 90, ils ont réussi un joli hold up en copiant le concept de Gwar et en l'appliquant à un hard rock humoristique pas très finaud mais rudement efficace. Le tube Three Little Pigs (featuring Maynard Keenan en guest, quand même) et son clip en plasticine leur permettent sans doute encore aujourd'hui de s'acheter des t-shirts et des chaussures, mais ils n'ont pas fait grand chose depuis. C'est donc avec surprise que j'ai constaté leur come back, au hasard d'un clic sur le MySpace de leur label, Rotten Records. Quant à l'album, bon ben c'est du hard rock rigolo, mais mal fait. ça bouffe à tous les rateliers, ça ressemble à rien, et ça sert à rien.
• Emphasis : "Rock n'Roll Man"
  J'y peux rien, quand je vois Rock'n'Roll dans le titre d'un album ou d'une chanson, il faut que je l'écoute. Dans ce cas-ci, je me serais bien abstenu, on dirait une démo enregistrée dans un local de répète par un groupe de mecs de 15 ans qui jouent pas ensemble depuis longtemps. C'est mauvais, mal joué, mal composé, mal enregistré, comment est-ce qu'on peut, en 2010, espérer qu'une bouse pareille fonctionne ?