C'était hier soir l'occasion pour JeeBee et moi de retrouver une de nos grandes icones, à savoir Josh Homme -- et de se demander dans quel état il serait cette fois-ci. (La dernière fois que je l'ai vu, c'était pour un concert de QOTSA et il avait déclaré un magistral et titubant "I'M ON DRUGS" à l'audience médusée.)
Pour ouvrir les festivités, les Irlandais de And So I Watch You From Afar prennent possession de la scène, pour proposer un rock alternatif aussi survolté qu'entrainant. Les compos (instru à 99%, pas de chanteur donc) mettent l'accent sur l'énergie brute plutôt que la recherche mélodique, et sont interprétées avec une pêche qui se veut communicative, un peu dans le style de At The Drive-In. Une très bonne surprise et une mission de "chauffeurs de salle" remplie haut la main pour les Belfastois.
Arrivent ensuite le superband du jour (je rappelle aux hibernatus que TCV regroupe Josh Homme [Kyuss, Queens Of The Stone Age, Eagles Of Death Metal], Dave Grohl [Nirvana, Foo Fighters] et John Paul FUCKING Jones [Led FUCKING Zeppelin]), complétés par un talentueux gratteux du nom de Alain Johannes. Première observation : Josh a l'air encore bien chargé, il est rougeaud, sa démarche et ses paupières sont lourdes... Mais il empoigne sa guitare et lance No One Loves Me & Neither Do I, et son charisme naturel prend très vite le dessus. L'audience (sensiblement plus âgée que d'habitude) s'enflamme de suite, et les quadras et quinquas de jumper comme à leurs plus belles années...
Au fur et à mesure du concert, on vit en direct ce qui fait la recette secrète de TCV : des lignes de guitare qui vont chercher très loin dans les origines du rock, du blues, voire de la country (Jones jouera même du violon) -- mais rythmées par un Grohl qui ne fait rien pour être subtil, et s'acharne comme un forcené sur ses fûts, avec un halo constant de goutelettes de sueur qui giclent de sa crinière noire. Décrit de la sorte, ça peut paraitre péjoratif, mais ça fonctionne en fait très bien -- c'est juste que comme les autres membres du groupe sont relativement sages et posés aussi bien dans leur jeu que dans leur présence scénique, on a l'impression de voir une interprétation du personnage "Animal" des Muppets.
A force d'impros plus ou moins entendues, les quatre lascars feront tourner l'intégralité (ou quasi) de leur unique album pour tenir presque deux heures. Certains morceaux ressortaient particulièrement bien, comme Bandoliers, Elephants et Dead End Friends. Une paire de compos m'ont parues un peu approximatives côté lisibilité sonore, mais rien de scandaleux. Ils ont même interprété le singulier Interlude With Ludes dans lequel Homme a délaissé son instrument pour exécuter une sorte de danse tout en déhanchements... et pouvoir chanter ce qui est désormais un des slogans du groupe : "Making the possible totally impossible".
Le cachet indéniable que le groupe détient, c'est évidemment dans la présence de ses membres respectifs -- Homme avec son charisme qui dégouline par les trous de nez, Grohl et son énergie, mais aussi (surtout) Jones qui se veut discret mais se révèle être un mélomane incroyable. On le présente comme le bassiste du groupe, mais en plus du violon mentionné plus haut, il joue aussi du piano, du keytar, de la guitare, une lap steel guitar qui m'a laissé sans voix, sans compter toutes les formes de basses imaginables, de la plus petite à la plus grande ! (La plus petite ressemblant à un yukulélé et la plus grande comptant DOUZE PUTAIN DE CLEFS à la tête mais je n'ai pas pu vérifier s'il y avait bien douze cordes.) Il n'y a qu'une fretless qu'on n'a pas vue ce soir...
Au final ? Un concert plutôt tip-top, en partie grâce à l'acoustique de la salle, qui est un bijou de confort (ceux qui y sont passés penseront tout de suite à la qualité de l'air, qui y est renouvelé sans cesse). Vivement la prochaine, vu que TCV est en train de préparer un deuxième album pour fin 2010.
/V\
Super review, j'aurais bien aimé les voir !
RépondreSupprimerD'autant plus que je suis aussi un énorme fan de ASIWYFA ! (1ers sur ma liste des "à voir")
Le EP de ASIWYFA 'The Letter' achete sur place est un bon exemple de l'energie que produit le groupe live. Vivement conseille.
RépondreSupprimerConcernant TCV, je rajouterai simplement que Josh est de plus en plus gros et que Dave sue effectivement des litres sur la duree d'un set (il doit avoir des peaux de tomes hydrofuges). Je rejoins VinZ concernant l'avis sur Mr Jones - definitivement le reel moteur artistique de ce groupe.
He, vous avez vu, j'ai ecrit un truc sur le blog !
RépondreSupprimerCe jour est à marquer d'une pierre blanche :-)
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