Je sais que les albums live sont à priori hors concours dans mon classement annuel. Mais à situation exceptionnelle, chronique exceptionnelle ! Le retour de Soundgarden était attendu de pied ferme et de sourcil froncé par les fans de longue date, moi le premier. Il faut dire que Chris Cornell s'est quand même attelé avec un acharnement rare à démolir absolument toute trace de crédibilité artistique de son CV depuis le split du groupe, entre une carrière solo mollassonne qui a viré au tragique avec l'immonde Scream, un Audioslave qui ne m'a jamais convaincu, et une mauvaise foi de diva digne de Marilyn Manson, voire Mariah Carey. C'est dire si je voyais d'un oeil circonspect le retour d'un des Big Four du grunge. Et si les premiers bootlegs laissaient transparaître un Cornell en grande forme (je n'ai jamais douté de la capacité des autres musiciens à faire revivre la magie), les démarches commerciales (même s'ils le démentent), sous forme de concerts uniques à répétition (cherchez l'erreur), de best of compilation pour les fans alors que les fans ont déjà tous les albums (du coup vas-y que je te sors l'édition collector qui tue et qui coûte bien cher), un faux inédit sous forme d'une chute de session vieille de près de 20 ans, et aujourd'hui l'inévitable live.
Sauf que ce live, il est vachement bien en fait. Le groupe est en pleine forme, le son est énorme, la tracklist parfaite, et, ô miracle, Chris Cornell n'en fait pas des kilotonnes, se contentant d'être un des meilleurs chanteurs de sa génération, avec une nonchalance et une distance qui lui sied à merveille. Il m'a complètement replongé dans l'univers riche et tortueux du groupe, se permettant même de jammer sur pas mal de morceaux, avec une setlist qui ne se contente pas d'aligner les hits, mais va chercher quelques raretés bienvenues, à l'instar de Nothing To Say qui figurait sur le méconnu (mais excellent) Screaming Life/Fopp EP.
Bref, ce live a beau avoir des allures de cashgrab (un de plus) , il n'en est pas moins la première sortie du groupe qui soit vraiment indispensable depuis 1996, année de sortie de Down On The Upside. Un successeur est en cours d'enregistrement, et s'ils parviennent à garder cet esprit, ça promet !
Ptite question rien à voir (jsuis pas vraiment fan de Soundgarden) : Est-ce que Lost In Violence d'Essence sortie en Février serait passé entre les esgourdes de Buttor ? C'est une pure tuerie thrash, qui pourrait prétendre à une place dans le top à mon avis
RépondreSupprimeret bien non Serviet, mais je le rajoute à ma liste, merci pour le filon !
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