jeudi 29 octobre 2009

SLAYER : "World Painted Blood"



Deux façons de faire pour chroniquer cet album. La première consiste à écouter l'album et à raconter ce qu'on a entendu en le comparant avec le reste de la disco du groupe et les autres sorties de l'année. Allons-y. 40 minutes plus tard, j'ai une drôle de moue. Slayer est, qu'on le veuille ou non, un groupe qui appartient au passé. Je suis le premier à dire que leurs albums, jusqu'à Seasons In The Abyss, sont les fondations même de TOUT le metal que j'aime aujourd'hui. Seulement voilà, Seasons est sorti en 1990 !! Et depuis, aucun album de Slayer n'est arrivé à la cheville des 5 premiers de la carrière du groupe. Certes, il y a de bonnes chansons sur chaque album, voire même des excellentes chansons (Dittohead !!!!!!), mais aucune ne tient la comparaison avec le contenu de Reign In Blood ou Seasons In The Abyss, quoi qu'on en dise. Le groupe lui-même en est conscient, puisque depuis la sortie du live de 91, ils n'ont plus changé de setlist, à un ou deux morceaux près. Slayer est l'archétype du groupe qui vit de sa gloire passée, mais c'est aussi pour ça qu'on les aime. Enfin, ça, c'est ce qu'on aurait pu dire avant le retour de Dave Lombardo au sein du groupe. Son retour a quelque peu relancé la dynamique perdue du groupe, et Christ Illusion, sorti en 2006, était un album bien plus réussi que les 3 albums enregistrés avec Bostaph. Même en live, le groupe avait retrouvé une énergie et une hargne qui lui faisait défaut depuis bien longtemps. Du coup, quand un groupe tel que Slayer paraît renaître de ses cendres, on se dit qu'une fois la flamme ravivée, elle ne va faire que croître et qu'un nouvel âge d'or du thrash est sur le point d'apparaître. De ce point de vue, World Painted Blood est une grosse déception. L'album laisse une impression générale assez bordélique, brouillon, pas finie. Il y a plein de bonnes idées dans les chansons, mais elles sont toutes remplies de facilités qu'on sent torchées à la va vite, à l'image des solos de Kerry King, qui n'en sont plus. Plus de notes, plus de structures, juste des miaulements et du vibrato à tout va, sans feeling. Hanneman est lui plus en forme, sauf si c'est la médiocrité de King qui donne cette impression. Lui fait des gammes en tout cas. Le chant d'Araya lui non plus n'est pas au top. Beaucoup trop criard, sa voix vieillit vraiment mal, il faut dire que ça doit être un des chanteurs a l'avoir le plus maltraitée au fil des années, il aurait vraiment besoin d'un coach vocal. Alors certes, ça donne une hargne et une authenticité à la colère des paroles, mais on le sent à bout de souffle. Reste Lombardo, et là, wow... Son jeu est incroyable, le mix lui laisse une belle place, il a une finesse et un groove incroyable, et pourtant on parle bien de Slayer. C'est sans doute pour ça qu'il est aussi fort. C'est du thrash, souvent lancé à toute berzingue, et pourtant Lombardo se balade dans les morceaux avec un groove et une finesse que personne ne peut égaler sans cogner comme un sourd. Il mérite vraiment sa place de meilleur batteur de thrash du monde, et c'est aussi le seul à m'avoir laissé sur le cul avec cet album. Il paraît qu'il prépare un album solo, je me réjouis d'entendre ça. Côté son, difficile de se faire une idée définitive avec une version hem... "promo", mais le mix a l'air très sec, avec peu d'effets, ne laissant la place qu'aux compos, sans s'appuyer sur du flon flon. Si la qualité des compos avait suivi, ça aurait été une excellente idée, mais là, ça ne fait qu'ajouter au côté bâclé de l'ensemble.
Au final donc, un album en demi teinte, avec des compos à moitié sympa, des idées géniales (surtout dans les morceaux lents, Playing With Dolls en tête), mais des lourdeurs et des raccourcis faciles qui assomment l'ensemble et le rendent difficile à écouter en entier sans se dire pffffffffffffffffffffffft. Pas pire que God Hates Us All et Diabolus In Musica, mais pas très loin devant non plus. Cela étant dit, ça n'enlève rien à la qualité et au culte que je voue à ce que le groupe a fait entre 1983 et 1992, ce qui me mène à la deuxième façon de faire pour chroniquer cet album : SSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEERRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRR!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

3 commentaires:

  1. C'est marrant à quel point tu m'ôtes les mots de la bouche, ou les mots du clavier...
    Tu as bien fait de ne pas coter parce que ça aurait fait franchement mal. Il faut vraiment s'accrocher au concept SLAAAAYYEEEEEEEEEER pour arriver à écouter l'album jusqu'au bout sans s'endormir. On va se répéter mais les choses sont trop évidentes : le feu n'est plus là, les riffs/structures/ambiances/paroles/soli puent les frites réchauffées au micro-ondes, et j'en passe des pires... En gros, l'album pour ne pas trop être emmerdé par les pontes de la maison de disques réclamant un album.
    Je me sens tout bizarre d'écrire tout ça sous la chronique d'un Slayer et à un mètre du flag noir à l'aigle pendant fièrement à mon mur. Faut s'y faire, Slayer appartient bien au passé et, par la même occasion, une partie de nous mêmes également... :-S

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  2. FRED DURST, SORS DU CORPS DE MON POTE ERCAN !! JE SAIS QU'IL N'EST PAS LUI-MEME EN CE MOMENT !!!

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  3. Oui, en même temps, moi j'aime bien le passé, au moins on n'a pas de mauvaises surprises. Et puis Slayer, ça va faire 20 ans qu'ils appartiennent au passé, donc je ne me sens pas séparé d'une partie de moi-même. Le fait de sortir des mauvais albums n'amoindrit pas le plaisir que j'ai à écouter ceux qui sont bien...

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