Le groupe de la semaine : Mass Hysteria

Restons en France, après le houleux débat qui fait rage ci dessous, et parlons un peu d'un groupe qui n'a absolument rien à voir avec la NWOFHM (© Hail & Kill Inc.). Mass Hysteria est apparu au milieu des années 90, et s'ils n'ont absolument rien de rien en commun avec Gojira et consorts, ça n'en reste pas moins un groupe qui vaut son pesant de camembert.
Parce que Mass, comme dirait mon pote Paulo, c'est kéékchose. Imaginez des riffs ultra lourdingues, allant parfois jusqu'à rappeler la martialité des premiers Rammstein, alliés à un chant mi hargneux mi geignard, le tout emballé dans une ambiance dancefloor parfois un peu lourdingue, mais toujours ultra efficace. Le chant est presqu'exclusivement en français. En général, aïe. Mais là, c'est bien écrit, direct sans être stupide, et c'est efficace, avec juste ce qu'il faut de figures de style pour que ce ne soit pas lourdingue. C'est un élément de poids, parce que souvent, le chant en français est rédhibitoire. Ici, il passe tout seul et ça fait même partie intégrante de l'identité du groupe.
Le Bien Etre et La Paix, premier album, sorti en 1997, est un mélange de tout ça, et reste un autre excellent souvenir de cette époque. En plus, pour une raison que j'ignore, le groupe est super proche des Hell Side, les hooligans du Standard, et adorent donc notre jolie Cité Ardente, au point de lâcher un "oufti" dans un de leurs morceaux, et de squatter la tête d'affiche de la Fiesta du Rock tous les ans depuis 10 ans.

Contraddiction, le deuxième album, se veut dans le même esprit que le premier, mais moins frondeur et plus réfléchi, en dans une certaine mesure, précurseur de la voie beaucoup plus mélodique qu'ils allaient suivre après.

J'ai d'ailleurs arrêté de suivre par après, leurs performances à Flémalle me faisant comprendre que les nouvelles compos étaient beaucoup plus mélodiques, moins fun, avec des paroles moins gueulées pour qu'on en comprenne le message, donc beurk. Le groupe disparaît de mon paysage musical, je savais qu'ils existaient encore (merci la Fiesta), mais je n'avais plus aucune idée de ce qu'ils faisaient comme musique. Puis, au hasard d'une interview dans un magazine, j'apprends qu'ils ont été tellement loin dans cette voie mélodique/chanson à texte qu'ils ont carrément co-écrit des chansons avec Miossec !! Heureusement, c'était avant de se reprendre et de décider de revenir à leurs sources qui pettent, d'abord sur un album sorti en 2007 que je n'ai pas écouté, et puis plus récemment avec Failles, tout chaud sorti des presses, et qui de fait, voit le retour apprécié d'une production énorme, d'un chant hargneux, et de compos qui retrouvent un équilibre entre la furia hardcore/dancefloor déjantée et irrésistible et un propos engagé et intelligemment écrit. C'est massif, efficace, original, et ce qui est cool, c'est que ça annonce très certainement un retour dans la setlist des morceaux les plus brutaux des deux premiers albums, et comme ils seront très certainement à la Fiesta une fois encore cette année, ben du coup j'irai sans doute les voir.