Le 013 de Tilburg est la meilleure salle de concert que je connaisse. Sa taille est parfaite, sa capacité étant de 2200 places, mais une fois dedans on jurerait qu'on en met pas plus de 700. En gradins au delà de la fosse, avec des bars proches de la scène, la vue est imprenable où qu'on se trouve dans la salle.
En plus de ça, le son est parfait, toutes les conditions étaient donc réunies pour faire de ce concert une réussite.
Alice In Chains fait partie de ces groupes qui ont véritablement changé ma vie. Je n'ai jamais cessé de les écouter depuis le début des années 90, ils ont eu une influence considérable sur moi en tant que musicien, et la mort de Layne est le premier décès de "célébrité" à m'avoir véritablement touché. Bref, je voue un véritable culte à ce groupe, et je le défends bec et ongles depuis toujours.
Totalement bluffé par Black Gives Way To Blue et les performances scéniques captées de ci de là ces derniers mois, je n'avais aucun doute quant à la capacité du groupe à assurer un spectacle digne des grandes années, et à ne pas faire pâle figure maintenant que Layne n'est plus là. En commençant par "Rain When I Die", on sent que le groupe veut montrer aux sceptiques (s'il en reste) que William DuVall n'est pas là pour faire de la figuration. Sa présence scénique est impressionnante dès qu'il foule la scène, et les vocalises en harmonie qui ouvrent le morceau suffisent à conquérir l'ensemble de la salle. S'ensuit une interprétation du morceau tout simplement phénoménale ! Le groupe est uni, puissant, lourd, harmonieux, charismatique, et DuVall bouffe la scène de son charisme à tomber par terre et de sa voix tout simplement exceptionnelle. Ce gars à quelque chose de Bruce Dickinson dans sa façon de s'adresser individuellement à tous les membres de l'assemblée. Quand il pointe son doigt sur le public, tout le monde est persuadé qu'il pointe vers lui, personnellement. Impressionnant à voir. Le doute n'est plus possible : William DuVall est le successeur parfait pour Alice In Chains. Pas celui qui nous fera oublier Layne, parce qu'on ne veut pas l'oublier, mais celui qui est d'ores et déjà le chanteur et le frontman d'Alice In Chains, sans qu'on puisse discuter de sa légitimité. Le seul autre frontman à avoir réussi un tel exploit par le passé s'appelle Brian Johnson. Oui, le premier morceau n'est pas encore fini, et déjà DuVall se hisse au niveau de Maiden et AC/DC.
Jerry Cantrell n'est pas en reste, change régulièrement sa place avec DuVall pour être devant et chanter les chansons en lead quand c'est nécessaire. Le groupe redevient bicéphale, comme à la grande époque. La setlist parcourt l'ensemble de la discographie du groupe, avec évidemment beaucoup d'extraits de Dirt, mais quand même pas moins de 5 chansons issues du nouvel album, le reste étant partagé entre Facelift, Jar Of Flies et l'album éponyme. Véritable best of ne souffrant d'aucun temps mort, on pourrait, si on voulait vraiment être tatillon, regretter l'absence de Down In A Hole (joué en acoustique le lendemain à Anvers), mais il faut vraiment bouder son plaisir alors qu'on a eu des morceaux aussi phénoménaux comme It Ain't Like That ou Junkhead !!!
En milieu de set, des roadies viennent installer des tabourets sur scène, et le groupe se pose le temps d'un interlude acoustique, qui se termine en apothéose avec un Black Gives Way To Blue dédié au membre d'Alice In Chains manquant et se terminant par la projection d'une courte vidéo d'un Layne au mieux de sa forme. Poignant.
L'électricité reprend ses droits pour une fin de set à laquelle ne manquait qu'un feu d'artifice, avec notamment un Acid Bubble époustouflant, indiscutablement LE morceau du dernier album le plus efficace en live. Le set se termine pour de faux, car le groupe remonte évidemment sur scène pour terminer avec l'inévitable Would?, suivi d'un Rooster d'anthologie qui achève tout le monde.
Jeudi soir, on n'a pas eu l'impression d'assister à un concert nostalgique de l'époque où on avait des chemises à carreau, des cheveux sales et des ABL pourries, mais à un vrai concert exceptionnel, une performance comme on en voit rarement, et qui place Alice In Chains au sommet de la scène, 20 ans après sa formation, et après une absence douloureuse de près de 15 ans. Le mieux dans tout ça, c'est qu'on sait que le groupe, dans sa forme actuelle, a encore tout l'avenir devant lui.
Setlist:
Rain When I Die
Again
Them Bones
Dam That River
Your Decision
Check My Brain
Junkhead
It Ain’t Like That
A Looking In View
Heaven Beside You
No Excuses
Black Gives Way to Blue
Sludge Factory
Acid Bubble
Angry Chair
Man In The Box
Rappel :
Lesson Learned
Would?
Rooster
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