Les sorties de la semaine

• Urbandux : "Eleveneleven"
  Ils savent tout faire ces suédois ! Après les meubles en kit, les krisprolls, les boulettes et le death mélodique, ils s'attaquent avec talent au rock FM US. Exercice pourtant bien difficile, car l'air de rien, ce n'est pas évident de faire un rock métal mélodique et catchy avec des refrains qu'on retient sans tomber dans la soupe imbuvable, façon Nickelback. Urbandux s'en sort à merveille avec une touche de modernité et une énergie on ne peut plus sympathique.
• Bad Company : "Hard Rock Live"
  Véritables dinosaures du hard rock carréné pour les stades, Bad Company est le groupe de Paul Rodgers, chanteur à la voix surpuissante qui a, entre autres, tourné avec Queen, et a assuré grave d'ailleurs, jusqu'à ce qu'ils enregistrent un album catastrophique ensemble. Le hard rock blues parsemé de ballades mielleuses ne peut s'apprécier qu'en live, raison pour laquelle cet album est le meilleur moyen de découvrir le groupe, ou de se faire plaisir pour ceux qui connaissent déjà.
• Popa Chubby : "The Fight Is On"
  Je suis mitigé face à l'album inégal de Popa Chubby. Bluesman au look de motard plein de bière, son dernier album bouffe un peu à tous les rateliers du blues et autres, l'amateurisme d'un Holes côtoyant un rap façon Fun Lovin' Criminals (sic) pompé au Walk On The Wild Side de Lou Reed. Et puis, il y a des morceaux comme Rock & Roll Is My Religion ou We Got Some Rocking To Do qui rappelle les heures de gloire de ZZ Top. Dommage que ces moments de bravoure soient noyés dans du remplissage qui confine souvent au ridicule.
• Kipling : "Lives And Walls"
  Une fois n'est pas coutume, les français de Kipling ont beau être français, ils ne singent ni Gojira et la NWOFrHM, ni la scène stoner émergente, ni les horribles Aqme, Watcha et autres. Ils ne singent personne en réalité, leur rock métal mélodique étant à l'épreuve des comparaisons. Doté d'un sens de la mélodie impressionnant, l'album est une collection de chansons magnifiques d'harmonies, d'émotion à fleur de peau, sans être larmoyant pour autant, ni verser dans le rock FM formaté. Une très belle réussite donc pour ces lyonnais qu'il va falloir suivre de près.
• Marc Rizzo : "Legionnaire"
  J'ai déjà parlé de la carrière solo du guitariste de Soulfly et Cavalera Conspiracy. Véritable virtuose, il a toujours eu en parallèle de son boulot chez Max une carrière solo mêlant la virtuosité métal des solos à 800 000 doigts à sa formation de guitariste flamenco. Cela étant dit, ce n'est pas très digeste, non seulement parce que ça part dans tous les sens et que c'est TRES démonstratif, mais aussi parce que l'absence de chant sur le disque le rend encore plus lourd.
• Narcoiris : "Cazador"
  L'argentine n'est pas spécialement connue pour sa scène stoner, mais ce n'est pas la seule originalité de Narcoiris, puisqu'outre leurs origines sud américaines, ils chantent exclusivement en espagnol, ce qui n'est certes pas commun, mais qui ne sauve pas non plus le mini album de sa production pauvre et de sa musique galvaudée.