dimanche 21 juin 2009

Sonisphere Festival - 20/06/2009 - Nijmegen (NL)

On nous vend le Sonisphere comme un "nouveau festival itinérant", mais ça ressemble plus à une (excellente) excuse pour Metallica de concurrencer bien à son aise l'intégralité des festivals européens... Compte rendu de la première date de ce hold up...

Après l'avancement de l'ouverture des portes et l'annulation de The Sword en ouverture, il fallait donc être au premier rang à 11h15 pour ne pas perdre une miette du concert d'un des meilleurs groupes qui ait jamais foulé le sol de notre pauvre planète : Mastodon... Départ ultra préparé à 8h du mat' donc, avec GPS pré-programmé, itinéraire Mappy de secours en cas de défection du GPS, la totale... Puis c'est la course contre la montre sur l'autoroute, le pestage contre les travaux qui dévient notre trajet, contre les embouteillages à cause d'un meeting aérien à la con, mais finalement, après avoir trouvé très facilement le site et une place de parking toute proche, on est aux barrières à 10h45, ouf...

Et puis commence le cauchemar... Une horrible voix vient baragouiner dans le micro un truc que je vous retranscris de mémoire : "sdhfkohdfklhdfshklsdhfkjoqhdkfhlqdshflkqshdfkjlqdgsfg"... Les autochtones ont l'air de comprendre et répondent d'un "ouuuuuuuuuuhh" qui ne laisse rien présager de bon... Il est 11h18, where the fuck is Mastodon ??? La tension monte, et la pièce finit par tomber : Mastodon ne jouera pas... je résiste à l'envie de rentrer chez moi recta, c'est la deuxième fois en deux ans que ce genre de conneries m'arrive, l'année dernière c'est Volbeat qui annulait sa date au Graspop alors que j'étais sur la route pour aller les voir... Profondément déçu, j'erre à la recherche d'une motivation pour continuer à profiter du festival... Mais le cauchemar continue : à 12h, Pendulum commence son set, les 45 minutes les plus longues et les plus auditivement insupportables de toute ma vie... J'en ai vu des concerts de merde, mais là, c'était inqualifiable... Sorte de Prodigy du pauvre, il n'y avait rien à retirer de ce groupe dont la majorité de l'humanité se demande encore comment on les autorise à vivre et à toucher du matériel qui produit du son... Kamelot suit, et là on a droit au cliché Heavy Metal à deux balles avec voix haut perchées à la con, pauvre gonzesse en robe gothique au clavecin, solos à mille doigts et inintérêt total de la musique... L'ensemble entrecoupé par des losers qui viennent massacrer Seek n'Destroy et Enter Sandman sur la grande scène à Guitar Hero... Putain de concours à la con, putain de Guitar Hero à la con... La tension monte, la bière et le Metal Market ne suffisant pas à m'apaiser...

Il faudra attendre 14h45 (!!!) pour qu'ENFIN on obtienne ce pourquoi on est venus... LAMB OF GOD débarque, et en 45 courtes minutes, défonce tout !!! D'une brutalité inouïe, Lamb Of God porte son étendard d'ambassadeur du PURE AMERICAN METAL avec une efficacité imparable... Compact, sec, violent, précis, le set ne souffre d'aucun temps mort, ils sont ultra au point, et la playlist est imparable, même les morceaux du petit dernier (que j'apprécie moins) font leur effet... Les pits se forment et se déforment partout autour de nous, et les classiques Ruin, Laid To Rest, Now You've Got Something To Die For, Redneck et Black Label (et son wall of death ouskon a bien failli tous mourir démembrés) détruisent tout sur leur passage... Merci les gars pour ce moment de pur métal qui vient enfin apporter une note positive à cette journée si mal commencée...



On se rend compte que contrairement à ce que plein de gens croient, le coin VIP n'en est pas un, et c'est donc avec un espace personnel bien plus grand qu'à l'accoutumée que nous nous installons à 3 mètres de la scène pour vivre une expérience d'une intensité rare : un concert de Down... Desservis par un son un peu approximatif en début de set, ça n'a pas empêché le groupe de nous servir tous ses classiques devant un public conquis d'avance, ne serait-ce que par le statut du groupe. Down est tellement culte que son audience lui est dévouée de manière quasi religieuse. Phil Anselmo (le Père), tient le public dans sa pogne avec un charisme et une présence inimaginable, Kirk et Pepper (le Fils et le Saint Esprit) nous hypnotisent avec leurs guitares qui ne sonnent jamais aussi bien qu'ensemble, Rex (l'apôtre), bien que discret visuellement, est soniquement tellement présent que les sphincters des 3 premiers rangs se sont relâchés. Lifer, Stone The Crow, New Orleans Is A Dying Whore, N.O.D., nous emportent à des lieues de Nijmegen pour nous relâcher en plein milieu du Bayou. C'est là que nous nous sommes tous brisés la nuque, je mets n'importe qui au défi de résister à la lourdeur du riff de "Bury Me In Smoke". Phil nous ramènera par la même à la réalité géographique, puisque la qualité de l'herbe hollandaise aidant, le set a été salement écourté, et Phil n'a pas pu se retenir de rester tout seul pour entonner en choeur un ou deux classiques de Led Zep... On aurait certes préféré avoir un ou deux morceaux de plus à la place, mais le reste du set était tellement parfait qu'on peut pas vraiment lui en vouloir...

Korn joue dans l'indifférence la plus totale en ce qui me concerne... Non seulement je ne me tiens plus au courant de ce qu'ils font depuis le 3ème album, mais en plus même les 3 premiers albums sont ceux qui ont le plus mal vieillis dans ma disco... On va dire que je suis trop vieux pour ces conneries, et se retenir de juger cette prestation au mieux moyenne...

L'interminable intro -d'abord Running With The Devil de Van Halen, puis l'intro de "Killers Are Quiet", puis celle du premier album, rallongée aussi longtemps que nécessaire pour que les 9 membres viennent s'installer l'un après l'autre et poser- permet d'apprécier à sa juste valeur la violence de "(sic)" qui ouvre le set de Slipknot... Suivent "Eyeless" et "Wait And Bleed", qui me font me demander s'ils vont oser jouer le premier album dans son intégralité, puisqu'il s'agit des 3 premières dudit album, qui fête cette année ses 10 ans (et oui, on est des vieux croûtons les gars)... Mais ils n'ont pas osé, et le reste du set s'est composé des autres classiques et singles qui jalonnent leur discographie... Sympa, mais pas transcendant, la faute à un show de moins en moins barré au fil des années (c'est la 5ème fois que je les vois en 10 ans aussi), et à un public très jeune et très mollasson, plus occupé à reprendre les refrains en choeur qu'à distribuer de la tatane dans la gueule à sa mère...

Le temps de terminer les tickets boisson, de resserrer les liens des sacs à dos et des lunettes et des poches histoire de rien perdre, de trouver des points de rendez vous pour après le concert et de se placer de manière stratégique, et hop! "The Ecstasy Of Gold" résonne dans la plaine... Metallica version 2009, enfin !!! Le concert s'ouvre sur "Blackened", redevenu un classique depuis quelques années dans la setlist, mais qui étonne, puisque depuis la sortie de Death Magnetic, c'était systématiquement "That Was Just Your Life" et "The End Of The Line" qui ouvraient les shows... La suite de la setlist étonne tout autant, les classiques côtoyant les raretés dans un très bel équilbre. "Creeping Death", "Holier Than Thou" (!!), "Harvester Of Sorrow", "One", "BBS", "Cyanide", "Sad But True", "Welcome Home", "The Judas Kiss" s'enchaînent, déchirent tout, et montrent un Metallica en forme, un peu distant certes, mais déterminé et très professionnel... C'est alors que les premières notes de "The Day That Never Comes" résonnent dans le Goffertpark, et là, le concert prend une autre tournure... L'intérprétation d'un des meilleurs morceaux du dernier album est tout simplement à tomber par terre... James chante mieux que jamais, le groupe est soudé, solide, le son est excellent, la première partie du morceau mélancolique, crédible et poignante à souhait apportant une emphase gigantesque au chaos contrôlé qui s'empare de la scène pour la deuxième moitié du morceau, avant un final dantesque... On compare beaucoup ce morceau à One dans sa structure, mais son intensité et son efficacité sur scène n'ont rien à lui envier, au contraire... Sans aucune discussion possible, le climax du concert, du festival, de l'année, du monde... Et visiblement, je ne suis pas le seul à avoir ressenti ça durant ce morceau... Pour la fin du concert, tout prend des proportions énormes, le groupe est plus soudé que jamais, James a un putain de regard qui transperce le public de part en part, on ne l'avait jamais vu aussi perçant, déterminé, clair et vif. Le public ne s'y trompe d'ailleurs pas et répond de mieux en mieux... D'autant qu'un "Master" vient déchirer la foule de part en part juste après, suivi de... "Dyers Eve" !!!!!! On est sur le genoux, on n'en peut plus, on en veut plus, mais il faut qu'on respire... L'osmose est parfaite, quoi de mieux pour respirer que "Nothing Else Matters" ? Le concert touche à sa fin, le temps de remettre tout le monde à genoux pour un indispensable "Enter Sandman", et le groupe quitte la scène... A peine le temps de terminer de prononcer un "Putain !!!" résumant ce à quoi on vient d'assister, que les 4 horsemen remontent sur scène, pour le rappel suivant le modèle convenu reprise-morceau de kill'em all-seek n'destroy... Prévisible, mais nécessaire pour ne pas décevoir le fan hardcore... C'est donc "Stone Cold Crazy" (!!) et "Phantom Lord" (!!!) qui précèderont le "Seek n'Destroy" scandé par une foule une fois encore conquise...

Une fois de plus, le Goffertpark m'a offert le concert de l'année, c'est la deuxième année de suite, donc vivement juin 2010 !!!!

1 commentaire:

  1. Ouais, clairement une sacrée putain de baffe dans la gueule...
    Mention particulière aux organisateurs pour cette zone délimitée devant la scène et dans laquelle on n'accède qu'après avoir traversé des tourniquets. Résultat : j'ai vu Metallica et consorts à moins de 10 mètres comme je n'aurais pu le faire qu'à 150 sans ce dispositif, à l'aise et sans les cheveux du gars de devant dans la bouche, les coudes des voisins dans les côtes et les nichons de la gonzesse de derrière vous massant le dos (quoique là...).
    Ca devrait être rendu obligatoire à chaque festival !

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