mercredi 26 octobre 2011

Lou Reed & Metallica : "Lulu"


Bon, j’avais promis une tartine, et je suis un homme de parole. Lulu est disponible à l'écoute depuis près d'une semaine ici, voici mes impressions...
Décrié et détruit par l'ensemble de l'humanité avant même que qui que ce soit ait entendu la moindre note de la plaque, le moins qu'on puisse dire, c'est que Lulu aura du mal à s'imposer. Depuis Ride The Lightning, tout le monde semble avoir son mot à dire sur la manière dont Metallica doit composer ses chansons, produire ses albums, choisir les sujets abordés, ses influences, les gens avec qui ils collaborent, et j'en passe. Et depuis toujours, Metallica t'emmerde, et fait exactement le contraire de ce qu'on attend de lui. Pas sciemment hein, c'est juste que le groupe ne se tracasse aucunement de l'opinion d'autrui, et suit son propre chemin, refuse de se répéter, innove, et avance. En collaborant avec Lou Reed sur cet OVNI qu'est Lulu, ils poussent ce concept dans ses retranchements, tel un pied de nez à tous leurs nombreux détracteurs. Cette attitude est une des choses que je préfère chez Metallica ! Son grand atout est qu'elle me permet d'accepter toutes leurs initiatives, même les plus hasardeuses, sans que je m'inquiète de leur "intégrité" ou de leur futur artistique. Il se fait que jusqu'ici, j'aime tous les albums que Metallica a sorti, y compris les post-Black Album (oui, même Load, même Reload, et même St Anger). En ce qui concerne cette collaboration avec Lou Reed, c'est certes moins évident à apprécier, mais ça ne change rien au respect que m'inspire leur totale liberté en tant qu'artistes, au contraire. Pourquoi ils ont accepté de le faire ? Ça les regarde. Pour l'expérience ? Pour élargir leur horizon et faire quelque chose de différent ? Peut être simplement pour rappeler à tous ceux qui savent mieux qu'eux ce qui est bien ou pas pour Metallica qu'ils les emmerdent ? On en sait rien, et on s’en contrefout. Ils n’ont rien à prouver à personne, et ils font ce qu’ils veulent, comme toujours.
Pour en revenir à cette plaque, remettons avant toute chose l'église au milieu du village : il s'agit d'un album de Lou Reed, écrit et composé il y a des années pour une pièce de théâtre avant gardiste allemande au concept compliqué et obscur. Ça vous situe ? Lou Reed est un Artiste, un vrai de vrai, qui aime l'art pour l'art, avec tout ce que ça comporte d'expérimentations diverses et d'incompréhension face au grand public, sans même aborder l'épineux sujet de l'étroitesse d'esprit caractéristique du métalleux de base. Alors oui, tout le monde connaît Perfect Day et Walk On The Wild Side, mais écoutez Metal Machine Music si vous osez. Lou Reed est un électron libre qui se fout complètement de la manière dont sera reçu son art, et c'est certainement son plus grand point commun avec Metallica. Du coup, l'album est déroutant à plus d'un titre : une succession de déclamations de textes obscurs, parlées avec une voix cassée bizarre, ou chantées avec une voix de fausset difficile à supporter pour les non-initiés dont, très honnêtement, je fais partie. Le rôle de Metallica a consisté à réarranger les compos, même si dans certains cas, ils partaient sur une base quasi-inexistante. Le résultat ? Un album de Lou Reed expérimental bizarre avec comme fond musical des gros riffs à la Metallica et une occasionnelle beuglante de James Hetfield. Or, les albums de Lou Reed, faut se les farcir, et celui-ci ne déroge pas à la règle. Certes, les riffs rendent l'ensemble supportable. De prime abord, ça sonne assez répétitif, mais si on s’accroche, on distingue, au delà d'envolées jouissives (Mistress Dead) pas mal d'expérimentations sonores assez inédites chez les Four Horsemen (Pumpin Blood). Tout n’est pas génial, mais ça c'est le propre de l’expérimentation, et à défaut d'être parfait, ça reste toutefois au minimum digne d'intérêt, même on se dit souvent (tout le temps ?) que ce serait vachement mieux si le vieux monsieur pouvait fermer sa putain de gueule. La bonne nouvelle, c'est que si votre carte son dispose d'une fonction "karaoké" qui supprime la piste chant, ça fonctionne super bien sur la voix de Lou Reed qui se détache très nettement du reste, et disparaît complètement une fois la fonction activée. Et là, on a un album instrumental plus que sympa. A bon entendeur… 

1 commentaire:

  1. Bien joué l'ami. Je lis enfin quelque chose d'objectif. J'en avais marre de lire "c'est de la meeeerde" sans que les trolls redacteurs de genre de commentaire aillent plus loin dans le déchiffrage de cet album difficile à comprendre. Et que je n'ai moi même pas aimé.

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