Mention spéciale pour cette catégorie : Paradise Lost, malgré l'amour sans borne que je voue à Alice In Chains.
- Alice In Chains Black Gives Way To Blue et Heaven & Hell The Devil You Know – Ex aequo à plus d’un titre ! Les deux groupes partagent pas mal de choses : un come-back, une histoire de chanteur(s), et plus que jamais, la leçon donnée aux jeunots. La comparaison ne s’arrête pas là : les deux albums sont dominés par une paire de plages exceptionnelles, qui jettent une ombre sur le reste, lui-même de bonne facture mais sans être bouleversant. Ce qui frappe avant tout, c’est l’écriture : simple, carrée, sans fioritures et autres branlages de mouches. Ceci dit, je suis peut-être un vieux con, aussi.
- Between The Buried And Me The Great Misdirect – A l’instar du monumental Crack The Skye, le dernier opus de BtBaM pousse très loin l’innovation dans la construction des compos, alternant les passages rapides et brutaux avec des moments parfois très surprenants, évoquant le jazz ou le rock alternatif. Là où l’approche diffère radicalement de celle de Mastodon, c’est qu’elle enfante un melting-pot que d’aucuns trouveront indigeste, plutôt qu’un ensemble fluide et cohérent. Cela dit, The Great Misdirect offre une expérience qu’il faut à tout prix essayer. Notez que je suis curieux de voir comment le groupe va gérer ses prestations en live…
- Chaoswave Dead Eye Dreaming – Déçus de Lacuna Coil, ne désespérez pas ! D'autres Italiens reprennent le flambeau délaissé par la bande à Cristina Scabbia, occupée à diluer inexorablement leur metal. Le compos de Chaoswave sont intelligemment construites et offrent quelques passages anthologiques, comme les descentes de tempo dans The Evident ou A Prayer For The Dying.
- Goes Cube Another Day Has Passed – Fameux morceau que cet album, qui démarre de la meilleure manière qui soit, en proposant trois plages consécutives qui démontrent l’étendue du talent de ces new-yorkais. La suite se tasse un peu, mais pas suffisamment que pour lâcher l’auditeur, qui se trouve confronté à une réalisation schizophrénique, hésitant entre le stoner originel de Fu Manchu et l’adrénaline d’un At The Drive-In. Ce premier essai risque d’en déconcerter plus d’un, mais il mérite cent fois de s’y attarder.
- Misery Speaks Disciples Of Doom – Malgré le titre, ces Allemands ne flirtent que vaguement avec le genre cité, pratiquant plutôt un metal thrashisant de fort bonne facture. En fait, Disciples Of Doom regorge de bonnes idées, remarquablement traduites en riffs qui s’enchainent avec un sens de la construction que c’en est un bonheur. Pour les pressés, écoutez directement Black Garden, un bijou de huit minutes qui illustre parfaitement le savoir-faire de ces teutons.
- Mustasch Mustasch – Ces Nordiques deviennent une valeur sûre dans la discothèque de tout headbanger qui se respecte. On ne peut pas vraiment parler de metal mais plutôt de hard rock qui carbure au super, avec quelques touches qui le font sonner moderne : des grattes accordées plus bas que d’ordinaire, ces accords inattendus sur Damn It’s Dark, ces violons lugubres sur Desolate… sans oublier l’intro/outro Tritonus qui me fout la chair de poule chaque fois que le riff principal déboule dans les infra-sons. Un groupe qui, rappelons-le, doit beaucoup au talent de son chanteur.
- Paradise Lost Faith Divides Us Death Unites Us – A peine croyable, le parcours des Anglais. Après « l’incident » synthpop consumé dans Host, ils font une espèce de chemin inverse depuis. Ce nouvel album renvoie aux temps de Icon, mais on sent que le métier opère. La voix gronde, et les guitares explorant l’infrasonique sont toujours appuyées par leurs consoeurs très aériennes, sur des compos qui ne déçoivent jamais (riff d’anthologie sur Living With Scars). Un vrai régal.
/V\
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