Dysfunction, deuxième album de Staind, sorti il y a une dizaine d'années, était une petite tuerie qui mêlait un nu metal à la Korn à une voix grunge chaude et puissante à la Alice In Chains. Le mélange était inédit à l'époque, et le résultat bluffant, en particulier grâce à la voix d'Aaron Lewis, impressionnante de justesse, d'efficacité et d'émotion (le morceau caché Excess Baggage me donne encore des frissons). L'album suivant, Break The Cycle, était certes beaucoup plus accessible et commercial, mais tout aussi magnifiquement chanté. Le problème, c'est que cet album contenait deux (excellents) tubes, Outside et It's Been Awhile, qui ont propulsé le groupe aux sommets, et ont provoqué sa perte, puisqu'ils se sont attelés par la suite à reproduire des ballades alt rock faciles et pré-formatées pour les radios US, perdant par la même tout ce qui faisait leur intérêt. Une poignée d'albums allant du mauvais à l'inaudible plus tard, ils reviennent avec un album éponyme. Et en général, quand un groupe sort un album éponyme, ça veut aussi dire retour aux sources. Et effectivement, Staind revient aux origines du groupe, durcit le ton, réintègre les hurlements, mais remonte le niveau des compos au niveau de Dysfunction, l'expérience en plus. Le résultat est bluffant, le premier single annonçait quelque chose de sympa, mais c'est vraiment un très bon album que le groupe nous sort ici. Le plus fort, c'est qu'ils parviennent à intégrer des power ballads (Falling, Throwing All Away), et des gimmicks difficilement défendables (le phrasé rap de Wannabe) et garder une crédibilité musicale totale. Difficile de juger de la sincérité du groupe, et pas sûr que l'équilibre tienne la route longtemps (j'ai vu un extrait live en vidéo, et Aaron Lewis reste le frontman le plus ennuyeux du monde, même debout), mais là, l'album est, contre toute attente, excellent !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.