Ultimate Universal Top Album : 1987

Difficile de se remettre de l'année 1986 qui a vu la sortie quasi-simultanée de Master Of Puppets et Reign In Blood qui, chacun à leur façon, ont redéfini le thrash, le metal, la musique, le monde. 1987 se distingue par un creusement de l'écart entre les extrêmes, le death pointant le bout de son nez diabolique, et le hard rock FM explosant avec Def Leppard, Motley Crue et Whitesnake qui poussent le concept dans ses retranchements les plus gays.

• Anthrax : "Among The Living"
  
  Voilà, le troisième album à entériner, si besoin était, le mouvement thrash au sein du panthéon des style de musiques les plus cool de l'univers, sort quelques semaines après les deux autres. L'approche d'Anthrax est unique en son genre, mélant à son thrash insolent et rapide à la fois des choeurs de bûcherons et un sens de la mélodie servie par un Joey Belladonna au sommet de sa forme. Du grand art...
• Carnivore : "Retaliation"
  
  
  Totalement inconnu au bataillon avant l'avènement de Type O Negative, Carnivore est l'"autre" groupe de Peter Steele, dans lequel il pratiquait un style plus rentre dedans, presque thrash, mais on sentait déjà (surtout sur cet album-ci) des influences darko-gothiques qu'on retrouvera dans les meilleurs albums de Type O plus tard. 
• Death : "Scream Bloody Gore"
  
  Même si c'est Possessed qui a sorti un morceau appelé "Death Metal" dès 1984, on ne peut décemment pas attribuer la paternité du style à quelqu'un d'autre que Chuck Schuldiner. Scream Bloody Gore a ouvert des portes que personne n'avait encore jamais osé approché. Rien que pour sa valeur historique, le premier album de Death se DOIT de figurer dans la discothèque de tout qui se prétend fan de death metal. Au delà de ça, l'album est excellent, n'a pas pris une ride, et contient un classique absolument ultimissime : Zombie Ritual.
• Def Leppard : "Hysteria"
  
  Dans un registre quelque peu différent, Def Leppard a lui aussi droit à son album historique, Hysteria repoussant les limites de la tapettitude dans le metal. Mais n'empêche, personne ne peut résister à un morceau comme Pour Some Sugar On Me.
• Guns n'Roses : "Appetite For Destruction"
  
  
  Il y a pas des masses d'albums qui ont véritablement changé ma vie. Et Appetite For Destruction en fait indéniablement partie. C'est avec cet album que je suis définitivement tombé dans une casserole pleine de métal en fusion dont je ne suis pas encore sorti. 21 ans après que j'ai posé mes frêles oreilles dessus (oui, je ne l'ai eu qu'en 89), j'aime toujours autant cet album, qui n'a pas pris une seule ride, sur lequel il n'y a absolument rien à jeter, même pas la cowbell, c'est dire...
• Faith No More : "Introduce Yourself"
  
  Même s'il a été complètement oblitéré par le talent inouï de son successeur, Chuck Mosley fait un travail remarquable sur le premier album d'un groupe déjà très prometteur à l'époque. En 1987, l'album contient déjà tout ce que la fusion, puis le nu metal, allait nous fournir jusqu'à l'indigestion. La différence, c'est qu'Introduce Yourself n'a pas pris une ride.
• INXS : "Kick"
  
  Petit détour par le côté pop rock de la force. J'avoue que la présence de cet album dans ces pages tient plus de la nostalgie de son auteur, puisqu'il s'agit d'un des tout premiers 33 tours ayant été en ma possession, et que du coup je l'ai tellement usé que je ne peux pas m'empêcher de tiquer quand j'en entends un extrait sur lequel on n'entend pas les grattes de mon disque à moi.
• Kiss : "Crazy Nights"
  
  J'avais promis que je n'ommettrai aucune sortie de Kiss dans cette série, et je m'exécute. Cela dit, je veux bien reconnaître que Crazy Nights ne fait pas véritablement partie des chefs d'oeuvre indispensables du groupe. Mais bon, ça reste mieux que tous les groupes de merde que vous écoutez.
• Sepultura : "Schizophrenia"
  
  Toujours pas débarassé de son côté amateur, Sepultura fait pourtant preuve d'une maîtrise impressionnante sur son deuxième album. Le son n'est certes pas terrible, la précision n'est pas toujours de mise, mais n'empêche : quelle grosse baffe dans la gueule !
• Suicidal Tendencies : "Join The Army"
  
  Après un premier album novateur à l'époque, Suicidal Tendencies enfonce le clou et penche un peu plus du côté métal de leur punk crossover enlevé. L'album reste aujourd'hui encore un des meilleurs de toute leur discographie, avec des incontournables comme le morceau-titre, War Inside My Head ou A Little Each Day, des morceaux comme on n'en fait plus !
• Testament : "The Legacy"
  
  
  A l'instar de Megadeth, les fans de Testament ne sont pas d'accord quand il s'agit de désigner le meilleur album du groupe. The Legacy fait partie de ceux qui sont le plus fréquemment cités, et c'est vrai que c'est un putain d'album !

Et je ne peux décemment pas vous laisser partir sans mentionner les sorties, en 1987, d'albums aussi divers et variés que Aerosmith (Permanent Vacation), King Diamond (Abigail), Manowar (Fighting The World), Motley Crue (Girls, Girls, Girls), Sick Of It All (Sick Of It All), Whitesnake (1987), et même Michael Jackson (Bad).

The Alberikooz @ arrow rock festival

Je l'ai déjà dit maintes fois en ces pages et ailleurs, Kiss et moi, c'est une vieille histoire... 26 ans que je connais le groupe, et pourtant, jusqu'à avant hier, je ne les avais jamais vus en concert... C'est maintenant chose faite...

Dimanche 15 juin, lendemain de mon anniversaire, se tenait à Nijmegen le Arrow Classic Rock, festival d'une journée avec à l'affiche une petite dizaine de groupes... Le problème, quand on va voir Kiss, c'est qu'on est tellement excité à l'idée de ce qui va se passer, qu'on est un peu indifférent à tout ce qui se passe autour... On est arrivés alors que Gotthard et Reo Speedwagon étaient déjà rentrés chez eux, pendant le set de Journey, qu'on n'a pas été voir, y avait un super cool market... Kansas nous laisse dans une sale indifférence, et on va découvrir la grande scène de tout près en allant au premier rang pour Def Leppard... Le groupe est mauvais (bedonnants, essoufflés, mous, poseurs, avec des effets dans tous les sens pour masquer le manque de voix du chanteur et le manchotisme du batteur) mais on voit déjà une partie du setup de Kiss, et ils ont visiblement sorti le grand jeu : un cable est tiré de la scène à la cabine son au milieu du public, la scène comporte plusieurs plateformes, il y a des retours en haut de la scène à côté des lights...

ça promet, et l'impatience grandit tant que Twisted Sister, pourtant très en forme, me parait un peu fadasse, malgré 2 temps forts : "We're not gonna take it" que j'ai pas pu m'empêcher de chanter très fort quand même, et une belle phrase de Dee Snider : "We're not wearing any makeup tonight, but we're still gonna kick your fuckin'ass !!!"... C'est vrai qu'ils étaient en civil ce soir, mais l'énergie était malgré tout bien présente... On regarde Whitesnake de loin, en mangeant nos oeufs au plat, et c'est pas mal, puis Motörhead de très loin, puisqu'on est déjà en train de se trouver un endroit confortable de l'autre côté, Kiss va bientot commencer !!!

La scène est prête (tout le fond est recouvert d'amplis), et déjà un gigantesque rideau noir avec le logo du groupe en lettres d'argent se déroule et cache complètement la scène... L'ambiance monte, et quand Motorhead termine au loin les dernières notes d'Overkill, on sait qu'on y est enfin !!!!



"AAAAAAAAAAAAAAAAAALLLL RIGHT NIJMEGEN !! YOU WANTED THE BEST, YOU GOT THE BEST !!! THE HOTTEST BAND IN THE WORLD : KIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIISSSSSSSSSSSSSSSSS !!!!" et là PAF !! explosion du rideau, et un plateau descend du ciel (enfin, du haut de la scène...), et Paul, Gene et Tommy sont là, en vrai, alors qu'Eric est déjà installé derrière ses futs, le tout sur le riff de Deuce !! Et c'est parti pour deux heures de folie !!! La première partie du set est composée uniquement de morceaux tirés du premier Alive, joué dans sa quasi-intégralité et presque dans l'ordre de l'album orginal, qui date de 1975 !! Ne manquent que Firehouse (enfin, on a quand même eu droit à l'intro, le temps que Gene crache du feu!!), Watchin'you et Rock Bottom. Ils ont effectivement sorti le grand jeu niveau effets : pyrotechnie, guitares qui crachent des étincelles, batterie qui s'envole pendant le solo sur 100,000 Years, et une débauche de flammes, d'étincelles, de confettis, de fumée et de mousse sur le premier final, l'inévitable "Rock n' Roll All Nite"... Le groupe quitte la scène, mais on sait que ce n'est pas fini... Ils sont d'ailleurs très vite de retour, pour compléter le set par une série de grands classiques qui s'enchaînent : Shout It Out Loud, Lick It Up (unique morceau tiré de la période pas maquillée du groupe), I Love It Loud, précédé du grand show de Gene Simmons : son solo basse est ptete pas trés technique, mais vomir du sang, s'envoler et chanter le morceau à 30 mètres du sol sur une plateforme d'un mètre carré, ça le fait, y a pas à dire... Suit l'indispensable "I Was Made For Lovin' You", puis c'est au tour de Paul de faire son show : il s'envole et parcourt un cable tiré entre la scène et la cabine son pour chanter "Love Gun" au-dessus de son public... Pour terminer en fanfare par un Detroit Rock City d'anthologie !!! Un show total, 2 heures bigger than life pour un concert et une journée inoubliable !! Bien vite le Graspop qu'on remette le couvert, au premier rang cette fois !!!

Setlist :

Deuce, Strutter, Got To Choose, Hotter Than Hell (with Gene's firebreathing) Nothin' To Lose, C'mon And Love Me, Parasite, She (with Tommy's Guitarsolo) 100.000 Years (With Eric Drumsolo and a cool jam session) Cold Gin, Let Me Go Rock & Roll, Black Diamond, Rock & Roll All Night, Shout It Out Loud, Lick It Up (with Won't Get Fooled Again Part) I Love It Loud (With Gene's bloody bassolo) I Was Made For Lovin You, Love Gun (with Paul's flying act) Fans singing the Dutch National Athem & Detroit Rock City. (source: http://rockhead.web-log.nl/kiss/2008/06/kiss-live-in-ni.html)

Et quelques photos du festival ici :

http://www.metal-experience.com/images/festivals/Arrow2008/Arrow2008.html